Luxation du coude


Dr Franck Atlan

Qu’est ce que c’est? (Définition)

La luxation du coude définit un ” déboitement ” entre l’humérus, l’ulna (au niveau de l’olécrane) et la tête radiale.

Quelles sont les complications immédiates?

On recherchera systématiquement une fracture associée, au niveau de la tête radiale, de l’ulna (olécrane ou coronoïde) ou de l’humérus (palette humérale). On craindra également une lésion nerveuse (nerf radial, médian ou ulnaire) ou vasculaire, qu’il faudra rechercher avant et après le traitement.

 Comment faire le diagnostic?

Une simple radiographie du coude suffit le plus souvent. Le scanner peut être utile en cas de lésions associées (fracture).

Quel est le traitement?

La première étape du traitement consiste à remettre en bonne position l’articulation luxée (“déboitée”). C’est la “Réduction”, qui doit être réalisée en urgence. Elle est réalisée sous anesthésie et contrôle radiographique, le plus souvent par une simple manipulation du bras.

La deuxième étape du traitement dépend de 2 éléments:

–  Existe-t-il une fracture associée? Si oui, un traitement chirurgical est souvent justifié.

–  Le coude est-il “instable” après réduction? Si oui, un traitement chirurgical peut être justifié s’il n’existe aucune posture dans laquelle le coude est stable.

La difficulté consiste ensuite à trouver un compromis optimal entre une immobilisation suffisament stricte pour éviter la récidive, et une rééducation suffisament précoce et active pour éviter l’enraidissement. On peut parfois faire appel à des orthèses articulées permettant de mobiliser le coude dans les secteurs non dangereux, tout en bloquant les mouvements à risque.

Quels sont les suites?

Les luxations de coude sont des lésions graves, qui ont très souvent pour séquelle une raideur résiduelle, et particulièrement un défaut d’extension du coude.

–  Si tout se passe bien:

Si le coude est parfaitement stable après réduction et qu’il n’existe pas de fracture, la rééducation peut être immédiatement débutée, éventuellement protégée par une orthèse articulée.

–  En cas de problème:

S’il existe une fracture associée, l’intervention consiste à remettre en place les fragments osseux (réduction) et à les maintenir en place (ostéosynthèse) à l’aide de vis, de broches ou d’ancres.

S’il n’existe aucune posture dans lequel le coude est stable après réduction, l’intervention consiste à réparer les ligaments rompus, soit en les suturant, soit en les réinsérant dans l’os au moyen d’ancres.

Si la rééducation n’est pas bien conduite, la raideur est inéluctable, et peut parfois nécessiter à terme un geste chirurgical afin de regagner de la souplesse (arthrolyse).

Par ailleurs, un étirement ou une incarcération nerveuse lors de l’accident peuvent entrainer une paralysie de la main ou du poignet. Cette paralysie récupère le plus souvent, mais parfois en plusieurs mois. En l’absence de récupération, un ElectroMyoGramme doit être réalisé pour préciser le type et la gravité des lésions nerveuses.

Enfin, en cas d’intervention chirurgicale, comme dans toute opération, le risque théorique d’infection n’est pas nul; mais cette complication reste exceptionnelle grâce à la rigueur des protocoles de prévention.

Dr Franck Atlan