Fracture des deux os de l’avant-bras


Dr Franck Atlan

Qu’est ce que c’est? (Définition)

Il s’agit d’une “double fracture”, concernant à la fois le radius et l’ulna (cubitus). Elle survient le plus souvent suite à un traumatisme violent (accident de la voie publique ou traumatisme sportif).

 Quelles sont les complications immédiates?

Les fractures des deux os de l’avant-bras peuvent se compliquer de souffrance musculaire et nerveuse. Le gonflement important des muscles, enfermés dans des enveloppes fibreuses inextensibles, entraine une augmentation de pression et conduit à l’écrasement des nerfs et des veines. On parle de “Syndrome des loges “. Il s’agit d’une urgence absolue.

Comment faire le diagnostic?

Une simple radiographie de l’avant bras suffit le plus souvent. A l’examen clinique, on recherchera une complication nerveuse en examinant la sensibilité et la mobilité des doigts et du poignet.

Quel est le traitement?

La fracture des deux os de l’avant-bras nécessite un traitement chirurgical. La restauration d’une anatomie parfaite (réduction) est indispensable à la récupération d’une mobilité normale de l’avant-bras, particulièrement dans le mouvement de “marionnette” de la main (prono-supination). Le maintien des fragments osseux en bonne position (ostéosynthèse) fait appel à des plaques vissées. En cas de syndrome des loges, l’ouverture des enveloppes fibreuses suffit à lever la compression.

Quelles sont les suites?

–  Si tout se passe bien:

L’hospitalisation dure 3 à 4 jours. Une immobilisation peut être proposée en complément de l’opération, afin d’éviter le déplacement secondaire. Une rééducation bien suivie est nécessaire pendant plusieurs mois afin de lutter contre l’enraidissement. Après confirmation de la consolidation par des radiographies de contrôle, la reprise progressive des activités peut être débutée à la sixième semaine, et le sport au troisième mois.

–  En cas de problème:

Le syndrome des loges est une complication rare mais redoutable, survenant dans les premiers jours après la fracture et nécessitant une surveillance rapprochée.

La non-consolidation n’est pas exceptionnelle. Elle peut aller d’un simple retard de consolidation (plus de trois mois), jusqu’à la “pseudarthrose” traduisant l’absence de consolidation après le sixième mois. Au delà, la consolidation n’a plus de chance de survenir spontanément, et une opération est nécessaire. On parle de “cure de pseudarthrose “.

Il arrive également que la consolidation soit “trop active”, et que le radius et l’ulna fusionnent entre eux. On parle de “Synostose”. La pronosupination (rotation de la main dans un mouvement de marionnette) est alors impossible, et une opération est nécessaire pour libérer les deux os.

Enfin, en cas d’intervention chirurgicale, comme dans toute opération, le risque théorique d’infection n’est pas nul; mais cette complication reste exceptionnelle grâce à la rigueur des protocoles de prévention.

 Dr Franck Atlan