Conflit sous-acromial / bursite


Qu’est ce que c’est? (Définition)

Le conflit sous-acromial correspond à un conflit entre un relief osseux: l’acromion, et un tendon passant en dessous: le tendon du supra-épineux (également appelé sus-épineux). Ces deux éléments sont séparés par une “bourse séreuse”. Il s’agit d’une petite poche fermée contenant quelques gouttes de liquide synovial, jouant le rôle de “lubrifiant” pour faciliter le glissement entre le tendon et l’os.
La bourse séreuse sous acromiale contient de très nombreux récepteurs à la douleurs, et peut facilement produire une réaction inflammatoire douloureuse si le tendon “accroche” en passant sous l’os. On parle alors de “bursite”.

Cette situation survient volontiers lorsque le relief osseux (acromion) est “agressif”, c’est à dire de forme crochue. Il vient alors racler le tendon à chaque passage, altérant sa surface et provoquant une bursite.

Quelles sont les complications immédiates?

Deux risques sont à retenir:

– L’apparition d’un “cercle vicieux inflammatoire”: L’inflammation locale (bursite) compromet le glissement du tendon sous l’os, ce qui produit encore plus d’inflammation.

– La rupture tendineuse: à terme, le frottement et l’inflammation peuvent finir par entrainer la rupture du tendon du supra-épineux. Cela peut aboutir à des ruptures tendineuses “en cascade” des autres tendons de la coiffe des rotateurs: infra-épineux, sub-scapulaire, long biceps. La réparabilité des tendons dépend souvent de l’ancienneté de la rupture, aboutissant à terme à leur retraction et à leur transformation en graisse (dégénérescence ou involution graisseuse).

Comment faire le diagnostic?

L’examen clinique permet de déceler des signes de conflit entre l’os et les tendons, ainsi que des signes de souffrance voire de rupture tendineuse. L’imagerie est indispensable pour affiner le bilan: Les bursites, ruptures et rétractions peuvent parfois être visualisés par échographie, mais l’arthroIRM ou l’arthroTDM permettent un diagnostic beaucoup plus fin.

Quel est le traitement?

Les premières étapes du traitement font appel à des exercices de rééducation visant à diminuer la friction entre l’os et les tendons lors des mouvements de l’épaule. Si ce traitement est insuffisant, l’infiltration permet souvent de briser le cercle vicieux inflammatoire, et donc de soulager les douleurs. L’efficacité et surtout la durée du soulagement restent néanmoins imprévisibles.
En cas d’échec de ces mesures, le traitement est chirurgical.

L’intervention se déroule sous arthroscopie: De très petites incisions sont réalisées, pour permettre d’introduire une caméra et des instruments à l’intérieur de l’épaule. Le traitement consiste à nettoyer l’inflammation en retirant la bursite, et à libérer le tendon en “rabotant” l’os agressif pour diminuer le frottement.

Quelles sont les suites?

– Si tout se passe bien:

Une courte immobilisation est proposée à titre antalgique, mais non systématique, selon la préférence du patient. La reprise des activités est autorisée rapidement sans restriction, selon le propre rythme du patient. Quelques séances de rééducation sont souvent utiles pour récupérer les amplitudes articulaires de l’épaule.

–  En cas de problème:

Les suites de l’opération sont exceptionnellement marquées par une raideur douloureuse de l’articulation: on parle de «capsulite rétractile», ou «algodystrophie de l’épaule». Il s’agit d’un phénomène associant douleurs et raideur, sans cause infectieuse, mais pouvant rester handicapant pendant plusieurs mois. Une rééducation et un traitement antalgique spécialisés permettent d’obtenir en plusieurs mois (6 à 18 mois) une récupération complète dans 95% des cas. La persistance ou la récidive d’une douleur après l’opération peut aussi s’expliquer par la survenue d’un problème surajouté (arthrose par exemple) auquel il faudra alors proposer un traitement spécifique.

Enfin, comme dans toute opération, le risque théorique d’infection n’est pas nul; mais cette complication reste exceptionnelle grâce à la rigueur des protocoles de prévention.